Liens :
-Myspace des Red Ants
-Modulok sur Urbnet
Après ce petit instant de répit instrumental "doux" on repart sur quelque chose de plus sombre, de plus agressif ou comme le décrirait Modulok, le MC de Red Ants : "This is rap music, paranoid and aggressive / for schizophrenic bi-polar and maniac depressives". Vous voilà prévenus.
Vous l'aurez donc compris, je ne vais pas vous parler de l'espèce de fourmi du même nom (déçu ?) mais plutôt du groupe de Hip-Hop originaire de Toronto (quoique le parallèle entre les fourmis rouges et le groupe en lui-même peut être intéressant, on en discute plus tard si vous voulez). Revenons-en à nos moutons et plus particulièrement aux deux moutons enragés que sont Modulok et Vincent Price respectivement MC et Beatmaker du groupe Red Ants. A l'origine ce groupe était composé de Modulok et de Predaking mais ce dernier ayant été emprisonné avant la sortie du premier album, Modulok a donc demandé de l'aide à Vincent Price et on s'en réjouit finalement tant l'alchimie entre les deux est forte.
"You know one good thing about music is that when it hits you feel no pain except the pain I bring that tears and rips you"
Ils sortent leur premier essai solo en 2005 : "Phobos Deimos" (comme les deux fils de Ares dans la mythologie grecque, oui). Sachant que dans la mythologie Phobos incarne la peur panique et Deimos la crainte, ça annonce d'emblée l'ambiance qui va régner au fil de l'album. "Phobos Deimos" commence par le morceau "Cockroach Omen", où l'on entend un dialogue entre deux personnes, sûrement tiré d'un film obscur; on entend l'un d'eux dire qu'il se fait attaqué par des fourmis rouges. Le morceau se construit progressivement avec des samples du dialogue précédent répétant "Red Ants" sur des percus qui font penser à une marche impériale. Et ce n'est qu'une minute trente après le début du morceau que l'on entend pour la première fois Modulok; et ça colle parfaitement, son flow se pose sur le beat comme une abeille sur une fleur. Les productions de Vincent Price sont sombres, industrielles, remplies de samples vocaux et d'instruments de tous horizons (il y a même un xylophone sur le morceau "Symbiotic Killings Fields"). On a aucun mal à s'imaginer dans un monde obscur, post-apocalyptique, où l'on y conduit d'étranges expériences et parfois un monde plus étrange encore qui serait peuplé de zombies, un B-Movie bien gore en somme. Modulok se lâche, il nous parle de conspiration, du mal-être de la société chaotique qu'il nous dépeint : "As I watch tomorrow's world descending into flames"; mais non sans nous parler de sujets un peu plus "light".
"It's a strange life, but I didn't choose it
Can't make a living, might as well make music
At your job it would seem you're just a cog in a machine
Workin' your hands to the bones for another man's dreams
On your back they build their monetary wealth
At the expense of your sanity and health
But where would I find time to rap if not in this factory?
What would I rap about if not for struggle and misery?"
2008 a sonné le glas de leur retour, toujours aussi fracassant, toujours aussi sale et effrayant. Avec "Omega Point", ils prouvent une nouvelle fois de quoi ils sont capables, Vincent Price a amélioré sa production (qui était déjà très bonne) et affirme encore plus ce côté industriel V.S. Science Fiction. Quant-à Modulok, on prend plaisir à entendre ses punchlines, on sent qu'il a beaucoup bossé sur l'écriture mais son flow et son timbre ne sont vraiment pas pour tout le monde. Modulok est canadien, donc il a ce petit accent qui vient avec, et sa voix ne plaira pas à l'écoute. Néanmoins pour ceux qui feront l'effort, ils trouveront un excellent album, très sombre, à écouter dans un bunker pendant la 3ème guerre mondiale.
"The road to nowhere … it leads to me"
"Red Ants - Black Clouds"
"Red Ants - Dirty Space Alchemy"
"Red Ants - Blunt Objects (Live)"
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