dimanche 3 mai 2009

Reboot

Bonjour mes amis,

Comme vous l'aurez remarquer, ce blog n'est plus ce qu'il était (s'il a été quelque chose un jour) et cela me pèse, moi qui vous avait promis un artiste par jour !

Mais ne vous en faîtes pas, j'ai décidé de tout reprendre en main et j'ai commencé par quelques mises à jours pour divers artistes : NoCanDo qui offre un EP gratuit et Edan qui lance son premier Radio Show !

"Rien que ça ?". Bien sur que non ! Je prépare pour les prochains jours des présentations d'artistes émergeant qui représentent à merveille le nouveau courant Hip-Hop qui se dessine de plus en plus. Je n'en dis pas plus !

A bientôt pour de nouvelles découvertes.

dimanche 12 avril 2009

Speech Debelle


Liens :
-Myspace
-Big Dada

Le label Big Dada nous a offert quelques uns des meilleurs albums Hip Hop de ces dernières années que ce soit avec cLOUDDEAD, K-The-I??? ou encore l’album de King Geedorah (un des nombreux alias du sieur MF Doom). Un label toujours à la recherche de petites perles, à la croisée des genres, et ils (nous) surprendront prochainement avec une de leur nouvelle découverte : Speech Debelle.

On ne va pas se leurrer, dans le paysage du Hip Hop féminin, il n’y a que très peu de noms qui ressortent, on retiendra facilement Lady Sovereign, Apani B ou encore Rumi la japonaise déjantée. Vu les promesses qu'offre Debelle sur les premiers extraits on pourra sûrement l'ajouter à cette liste après la sortie de son premier album courant 2009.

Elle n’a pas encore sorti un album mais on parle déjà beaucoup d’elle. Huw Stephens de BBC Radio 1 la playlist déjà, et il y a de quoi. Son premier single : "Speech Therapy" impressionne, elle pose parfaitement sa voix sur une mélodie simple et épurée, une voix calme, qui attire, qui fascine. Elle ne pousse pas sa voix et pourtant on en ressent toute l’intensité, tantôt en retrait exténuée, tantôt en avant exprimant ses idées et ses pensées.

Le deuxième extrait, "The Key" nous montre une autre facette de Speech Debelle, un morceau plus jazzy porté par une basse puissante à laquelle s’ajoute le son de clarinettes, ça bouge, c’est rythmé et Speech s’y donne à cœur joie.

Une chose qui marque c’est la personnalité de la rappeuse, elle se livre beaucoup, s’ouvre, c’est une musique très personnelle, une sorte de guérison à ses maux.

On ne manquera pas de suivre sa progression, en espérant que sa thérapie fonctionne, en attendant vous pouvez l’observer sur les quelques vidéos ci-dessous.





Speech Debelle - Searching




Speech Debelle - The Key

mardi 24 février 2009

Okay


Liens :
-Myspace

Derrière ce pseudonyme se cache le musicien Marty Anderson déjà connu pour ses collaborations pour le groupe Dilute et le duo Howard Hello. Ok d'accord mais ça ne vous aide pas à en savoir plus. Ce personnage intriguant qu'est Marty est atteint d'une maladie grave, une forme rare de la maladie de Crohn (si vous ne savez pas quels sont les conséquences de cette maladie, faîtes un tour sur Google, je vais pas vous faire un dessin) et est donc contraint à l'isolement chez lui (enfin chez ses parents pour plus de sûreté) et constamment sous perfusion. Vous me direz : "Mais comment il fait pour faire de la musique ?". C'est très simple, il utilise tout un tas de machines tels des sampleurs accompagnés par des logiciels musicaux ainsi que ses amis (membres de ses anciens groupes) qui jouent pour lui les notes qu'il désire. Marty n'a pas toujours été obligé d'être confiné chez lui, avant 2002 sa maladie était encore contrôlable.

C'est donc à partir de 2002 que Marty s'attela à son nouveau projet : Okay. Je qualifierais son style de musique comme de la Pop Expérimentale. Okay pris son temps pour façonner son premier essai, il étudia de nouvelles approches pour créer un son différent de celui auquel il nous avait habitué. Et c'est finalement 3 ans plus tard que Okay fait surface pour la première fois et de quelle manière ! Avec deux albums : "Low Road" et "High Road". Si vous êtes perspicace (je sais que vous l'êtes) vous aurez vite compris que l'un sera plutôt pessimiste et l'autre plutôt optimiste (déduction facile, non ?). Alors on s'attèle à l'écoute de "Low Road" en se disant qu'il est mieux d'avoir les mauvaises nouvelles en premier. La première chose qui frappe et étonne est la voix de Marty, assez inhabituelle et qui en rebutera forcément certains. C'est une voix nasillarde et étranglée, assez difficile à décrire, il faut l'entendre pour comprendre. Indéniablement ce sera une de ces voix qu'on aime ou que l'on déteste. Mais que l'on aime ou non sa voix, on ne reste pas insensible à l'émotion qui se dégage de cet album porté par des mélodies simples mais aériennes, des accords parfaits. On passe d'un morceau plutôt mélancolique comme "Bloody" à un festival musical sur "Devil" ou encore "Now". On arrive rapidement au dernier morceau, assez marquant ; pour vous replacer le contexte, ces albums ont été écrits pendant l'envoi des troupes américaines en Irak. Donc ce dernier morceau "Bullseye" commence par des champs d'oiseaux, très reposant, puis la voix de Marty s'en mêle, distante, et la mélodie se constitue, elle est triste, composée de sons multiples, d'interférences radio, et puis on entend au loin des coups de feu et autres explosions. On décide donc d'entamer le frère jumeau, "High Road" et effectivement on remonte la pente. L'album commence par deux titres assez révélateurs, "Up" et "Good" tous deux très bons. A l'écoute de ces albums on ne peut s'empêcher de penser que l'un ne pourrait exister sans l'autre, de vrais jumeaux, suffisants d'un côté comme de l'autre mais tellement mieux ensembles.

En 2008, Okay marque son retour, et quel retour mes amis ! Pendant ces 3 années d'absence, Marty nous a concocté un album intime, personnel, inspiré par une rupture sentimentale : "Huggable Dust". On ressent immédiatement la douleur du personnage mais qui reste tout de même positif, il se permet de parler de cette dame tout en restant ambigu, il y touche de près mais reste assez loin pour qu'on puisse s'y identifier. Okay a aussi énormément progressé en ce qui concerne ses compositions, elles sont plus soignées tout en restant simples. Mais ce qui marque c'est l'explosion de certains morceaux, plutôt orgasmiques, on a du mal à croire qu'il arrive en l'espace d'un morceau de 2 minutes à nous étonner par la progression de ce dernier. Prenons l'exemple de "Panda" qui commence avec une guitare acoustique et dont le son s'enrichit progressivement de cuivres et de choeurs en tout genre jusqu'à l'apothéose finale. Okay marie agréablement les morceaux poignants avec les morceaux plus légers, mais il ne cesse de nous parler de sa muse, celle qui est le véritable instigatrice de cet album. Sur "Natural" il répète pendant tout le morceau "I want you" pour finir le morceau sur "to be happy" preuve qu'il a accepté son sort.






Okay - Huggable Dust



Okay - Poof

mardi 17 février 2009

L'Exécuteur de Hong-Kong


Liens :
-Myspace
-Interview sur HipHopCore
-Les inédits sur HipHopCore

"L'Exécuteur de Hong-Kong c'est mon blaze, ça en jette
J'ai jamais flingué personne ni foutu les pieds à Hong-Kong
T'es déçu ? Je regrette

Tu voulais peut-être des histoires de gangsterz ?"

Belle introduction ? L'Exécuteur de Hong-Kong nous met en garde sur le morceau "Le Renard du Parc", cet album n'est pas un album de "Gangsta Rap" et il le dit avec panache et humour. Humour, voilà un peu le fil conducteur de ce duo hors du commun.

On est ici face à deux charlots ("qui se tapent la honte de Martigues à Puteaux") bourrés de talent. D'un côté Terence Style, MC, et de l'autre Mag Spencer, beatmaker; et je peux vous dire que ces deux lascars s'entendent à merveille, si bien que l'on a l'impression qu'ils partagent la même vie. Les productions et les lyrics s'inspirent grandement (sont un hommage ?) aux films de Kung-Fu, de Chuck Norris, de Steven Seagal, de Terence Hill et Bud Spencer (d'où les pseudonymes Terence Style et Mag Spencer). Chacun des albums de l'Exécuteur est imprégné de cette touche rétro, mais pas seulement, les covers d'albums et leur myspace en sont eux aussi victimes. On peut voir des montage de Terence Style dans quelques uns de ses films favoris.

Mais qu'en est-il de leur parcours, de leur histoire (père Tiago, raconte nous leur histoire) ? Ils ont tout d'abord sorti un EP 4 titres dont un qui se retrouve sur leur premier album, "Cosa Nostra" et l'autre qui se retrouve sur "Les Inédits", "La Valse du Mariole". Un premier essai un peu court mais annonciateur d'une machine qui ne fait que s'amorcer. C'était en 2003.

"Il nous reste tout de même la bière, les femmes et les films de Steven Seagal,
L'odeur de la lavande et le chant des cigales,
Elle est pas trop pourrie cette rime ?
J'te fais passer du cauchemar au dream,
Mets de la joie dans ton cœur et du cyanure dans ton ice-cream
!"

3 ans plus tard, les deux quiches(otes) reviennent avec "Temps Précieux", un vrai mawashigeri en pleine face. On commence par la production qui est de haute volée, toujours inscrite dans ce style qui les caractérise. Les morceaux suivent parfaitement le délire de Terence, que ce soit sur ses trips à l'hélium pour le morceau "Vol au dessus d'un canapé" que sur des morceaux plus sombres et "sérieux" comme "Les Epreuves". Il se permet même quelques interludes instrumentales comme "Run Away People" et sa rhytmique particulièrement entraînante. Concernant les textes de Terence, ils font mouche à chaque fois, que ce soient ses rimes inattendues, ses métaphores à mourir de rire ou sa conscience de la misère humaine, il prouve qu'il est à l'aise sur tous les terrains.

"La vie nous rassemble aux quatres coins du globe,
N'empêche qu'on se fume aux quatres coins du globe,
Emporté par le microbe xénophobe,
Par nos phobies, nos paranos, nos folies,
Du Chili jusqu'en Mongolie"

2008, deuxième essai long format : "Le Retour du Mexicain", même formule mais en mieux. Le premier était déjà très bon, celui-ci est hors catégorie. Ils accentuent encore plus leur patte si différente du paysage du rap Français, à contre-coup de tout ces rappeurs qui se veulent sérieux en prenant le parti pris de l'auto-dérision. Ici on est donc face à un Exécuteur 2.0, plus fort, des punchlines encore plus folles, des beats toujours plus profonds. Des délires encore poussés à l'extrême avec cette fois le Battle de MC sur "Frites Style" : Terence Style VS. Terence Style.

"Ouais, ouais, hein, hein,
Si t'ouvres mon crâne tu vas trouver un micro,
Comme Felix Trinidad j'ai un putain de chécro,
J'téléctrocute, uppercut sur breakbeat rap éléctro,
Spectaculaire comme spéctro,
Flippant comme une bombe dans le métro,
Tu veux quelque chose de Fat comme Joe ?
Qui te défonces le crâne comme un oinj, gros"

Le duo enchaînes les titres comiques addictifs, "Samurai Sauce", le monstrueux "Paradox Man" où Terence nous parle de ce personnage dont la vie est un paradoxe : "Il a plus un chicot mais il croque la vie à pleine dent / C'est un sale type mais un gars bien / Il se prend pour un Mac en faisant le tapin / La vérité est ici et il la cherche ailleurs". On peut aussi compter sur l'hommage à Chuck Norris sur le morceau "Chuck Varris" qui ne manquera pas de faire rire ceux qui ont connu le dit héros jouant le Ranger le Dimanche après midi sur TF1. On peut aussi compter sur la paire pour nous offrir des morceaux sombres comme "Forever" ou encore le très Mad Maxien "Total Chaos". "Bref que du bon, si bon que t'as tout bu pourtant t'as encore rien vu". Le seul problème avec ces albums, c'est qu'ils sont trop riches et que je pourrais vous citer l'intégralité des lyrics, je ne le ferai pas mais je vous quitte avec quelques lignes de notre ami Terence. Bizarrement votre.

"Notre nouvel opus c'est de la frappe,
Pas de la farce et attrappe,
Alors ça vaut bien chaque raisin de cette grape,
Nos albums sont jamais de la merde,
Pas de sornettes, ni de balivernes,
En été je bronze, en hiver j'hiberne,
Toujours avec des lyrics ternes,
C'est ma sauce saveur particulière,
Ma crasse dans ta serpillère,
Ma mise en pli sur ton ampli,
Comme une horde de vampires,
Venu conquérir ton empire"





L'Exécuteur de Hong-Kong - Ciel Rouge



L'Exécuteur de Hong-Kong - Cosa Nostra

dimanche 15 février 2009

Buddy Peace


Liens :
-Myspace Buddy Peace
-Myspace Carlo
-Myspace 2600 Recordings
-Discographie
-Mix Orbituary Medecine et la tracklist qui va avec
-Holy Chrome
-Twisting the Frame
-Commonwealth Kids sur Boomkat (extraits)
-Wolf Diesel Mountain sur Boomkat (extraits)

On quitte le Danemark pour aller faire un tour du côté de l'Angleterre avec celui que beaucoup considèrent comme le génie du DJing (remix, mixtape, scratching) : Buddy Peace. Ce barbe rousse en puissance a plus d'un tour dans son sac et il ne manquera pas d'impressionner les petits fans de musique qui sommeillent en vous. Bien que son domaine de prédilection soit le Hip-Hop, ses mixtapes sont remplies de petites perles de tout horizon ; il n'est donc pas rare de rencontrer TV on the Radio accompagné par Sage Francis ou encore de surprendre Edan en pleine copulation avec le groupe mythique Air.

Vous l'aurez donc compris, ce grand pirate (Barbe rousse, vous suivez ?) est un boulimique de musique et nous ressort ses morceaux favoris de façon différentes : transformés, remixés, mélangés, triturés, lavés, délavés (insérez un verbe).

Après de nombreux remixs/mixtapes pour des labels célèbres comme Warp (Flying Lotus, Aphex Twin, Autechre) ou Lex Records (Subtle, Neon Neon) il se lance dans un grand projet avec un autre DJ (le bien nommé Carlo) sous le nom de Commonwealth Kids. Un projet bien ambitieux, une mixtape à deux, le temps étant divisé en deux et chacun s'exprime librement avec les morceaux de son choix. Le résultat ? La meilleure mixtape que j'ai entendu de ma vie, c'est tellement différent de ce que l'on peut entendre dans les autres projets du même genre. Ils s'approprient les morceaux, ils les remixent, les font coucher ensemble, ils rajoutent scratchs et drums, c'est une mixtape du futur. Si on m'avait dit un jour qu'Edan poserait sur l'instru "Sexy Boy" et que ce serait éblouissant; je ne l'aurai pas cru. Et pourtant Carlo & BuddyPeace l'ont fait, ils ont repoussé les limites de la mixtape et plus rien ne sera jamais plus pareil (j'ai vu plus d'horreurs que de merveilles ...). Malheureusement pour vous, cette mixtape est une édition limitée et il y a seulement 1200 copies. Mais heureusement pour vous, certaines sont encore en vente (pour un prix dérisoire sur Discogs) donc ne vous privez pas, surtout que c'est un bel objet.

Après avoir révolutionné le monde des mixtapes avec son ami Carlo, Buddy nous revient en 2008 avec une nouvelle mixtape et oserais-je dire qu'elle est encore plus folle ? Encore meilleure ? J'ose : "Wolf Diesel Mountain" est monstrueux, encore plus riche que son prédécesseur et surtout encore plus violent pour votre nuque. Buddy Peace a accomplit un travail méticuleux, rien n'est laissé au hasard, tous les morceaux sont édités, que ce soit des ajouts de batterie, des transformations de voix, des cuts hallucinants (j'en fais un peu trop ?). La sélection de morceaux concoctés par notre moussaillon est éclectique à souhait, on y retrouve des grosses têtes comme Tom Waits, MF Doom, Beck, Clipse, Mogwai and the list goes on and on and on ! Plus de 100 morceaux au total entrecoupés de dialogues extraits de films ou enregistré par Buddy lui-même. En bref, c'est un must-have pour tout fan de musique qui se respecte tant la sélection est riche et le travail méticuleux.

On risque d'entendre beaucoup parler de lui au cours de l'année 2009, son nom apparaît de plus en plus, que ce soit sur la trilogie gratuite Dirtbike de Buck 65 (en téléchargement légal sur le myspace de Buddy et un peu partout sur le net : must-have aussi) ou encore pour son prochain album "Late Model Sedan" qui sortira sur Strange Famous Records (téléchargez d'ailleurs sa contribution au label : "Holy Chrome"). Il a aussi participé au projet "Twisting the Frame" avec de nombreux artistes en pleine ascenssion (gratuit lui aussi).

Je n'ai malheureusement aucun extrait vidéo, pour les extraits sonores il y en a certains sur le myspace de Carlo, sinon vous pouvez toujours vous rabattre sur ses mixs gratuits ! (GRATUIT !)

Peace, Buddy !

jeudi 12 février 2009

Oh Land


Liens :
-Myspace

Vous trouvez pas que ça manque un peu de grâce par ici ? Il y a un peu trop d'artistes masculins pour ainsi dire pas très gracieux. Mais ne vous en faîtes pas, votre fidèle serviteur à la solution pour parer le taux de testostérone un peu trop élevé de ce blog. J'invoque la sublime Oh Land (de son vrai nom Nanna Øland Fabricius) chanteuse Pop déguisée derrière de la musique Électronique/Expérimentale.

Cette jeune Danoise a commencé dans le domaine de la danse mais une blessure au dos l'a contrainte à changer de cap, et à se diriger comme par magie vers la musique. Elle a mis 4 ans à élaborer son premier opus : "Fauna", album hybride aux limites des genres. On est dans un premier temps intrigué par la couverture que voici :



Magnifique n'est-ce pas ? En tout cas elle donne envie d'écouter l'album et d'en apprendre un peu plus sur ce qui caractérise sa musique. Cet album a été entièrement composé par la demoiselle, elle y joue du piano, du violon. Bien entendu elle a aussi reçu de l'aide de musiciens plus ou moins célèbres comme Dorit Chrysle ou encore Davide Rossi. L'album commence par le morceau "Numb" (oui, oui comme le magnifique morceau du groupe Portishead) où l'on entend Oh Land fredonner un air envoûtant pendant une trentaine de secondes avant que les premiers mots ne sortent de sa bouche et que le kick drum puissant ne fasse son apparition. Une belle entrée en la matière donc pour cet album qui nous réserve de nombreuses surprises. Parmi ces surprises il y a le morceau "Heavy Eyes" qui est tout simplement sublime et le premier single "Audition Day". "Heavy Eyes" et ses percus à vous rendre fou, la mélodie entraînante portée par la voix de Oh Land et quelques coeurs par-ci par-là, et l'utilisation de glitch sur les percus connote le côté expé du morceau. Ca déboite. "Audition Day" et son "Pom Pom Pom", que vous ne manquerez pas de répéter, ainsi que sa bassline violente aux allures de dubstep.

A l'écoute de cet album on est frappé par les ressemblances que Oh Land partage avec une scandinave bien connue, la bien dénommée Björk. Leur style sont plutôt proches, la musique est expérimentale, truffée d'électronique. Mais les points communs ne s'arrêtent pas là, Oh Land, tout comme Björk, a développé un style visuel très particulier et très travaillé. Ses apparitions scéniques sont truffés de costumes et autres accessoires en tout genre. Si l'on peut les comparer, souhaitons lui de suivre le même chemin que Björk.





Oh Land - Audition Day



Oh Land - Still Here (Live)



Animation To The Song Frostbite by Oh Land

mardi 10 février 2009

K-the-I???

Los Angeles, 2007. Photo by Robert Curcio.

Liens :
-Myspace K-the-I???
-Myspace Youth:Kill
-Discographie

Voir aussi :
-
Thavius Beck
-NoCanDo

On repart aux USA si vous le voulez bien (et même si vous voulez pas) pour rejoindre l'ami K-the-I???. Originaire de Cambridge, il est Californien d'adoption puisque partenaire d'artistes que vous connaissez déjà si vous suivez ce blog : Thavius Beck, Giovanni Marks, NoCanDo, ça vous parle ?

K-the-I???, l'homme au cœur brisé, a commencé sa carrière de façon assez douteuse, sans vraiment convaincre. Un EP par ci, une collaboration par là (notamment avec Bigg Jus et son groupe NMS). Mais tout va changer pour lui en 2006 lorsquel le sieur se rapproche du prestigieux label indépendant Mush responsable entre d'albums d'artistes comme Thavius Beck, Curse Ov Dialect, cLOUDDEAD ... C'est donc sur ce label qu'il sortira son premier véritable essai : "Broken Love Letters"; titre plutôt évocateur puisque les sujets principaux ici sont ses peines de coeur. A l'écouter il a eu énormément de problèmes avec les demoiselles et il les exprime en jouant de plusieurs émotions : la haine, la tristesse, la confusion. Ses textes donc plutôt évocateur de ses problèmes, sont appuyés par sa voix puissante et des productions de qualité dont la plupart sont de lui. Elles sont plutôt expérimentales diront nous, inspirés de beaucoup de genres, du jazz à l'éléctro, remplies de percus puissantes, tantôt dansantes tantôt mélancoliques, mais toujours de qualité.

"My Heart is fucking broken
Still, I think I fell in love with you too quick
All I wanted was to get to know you better
Our bodies felt so good together"

Tout ça c'est très bien mais ça manquait de quelque chose, peut-être une cohésion dans la production, un peu trop "je pars dans tout les sens". Et c'est chose réglée sur son nouvel opus, sorti il y a quelques mois de ça, toujours sur Mush, et fièrement intitulé : "Yesterday, Today and Tomorrow". Et devinez qui prend les manettes de la production ? Alors pas d'idées ? Je l'ai cité au début de cet article, c'est ? c'est ? Thavius Beck ! Et oui, le géant Californien, aux productions post-apocalyptiques à vous détruire le cerveau et les hanches à la fois s'est occupé de produire son nouvel opus. Qu'est-ce qu'on y retrouve ? Tout simplement d'excellentes productions de Thavius, le flow toujours carré (même si indigeste pour certains) de K-the-I ???, des morceaux d'anthologies avec des invités au top : NoCanDo, Busdriver, Subtitle (Labwaste + K-the-I??? c'est un peu comme la bombe nucléaire), Mestizo, High Priest (du groupe incontournable Antipop Consortium). Ce qu'on ne retrouve pas, par contre, sur cet album, ce sont les lamentations du bonhomme sur ses amours perdus (mis à part sur l'excellent morceau "Just Listen"), mais les lyrics restent de très bonne facture et peut-être encore plus fortes. Un excellent album donc et qui permet à K-the-I??? d'augmenter encore plus sa réputation au sein du Hip-Hop underground.

"No revoking the mission to you confidence
Only lessons learning
Earning the obvious
Minor threats
Frightened by my dominance
Arrogance and ignorance
Concluded with bars that scars the devious
Mediate with war cries
With more lies
Why try to nosedive???"

K-the-I??? ne se repose pas, il est actuellement en tournée européenne avec Thavius Beck et prépare un projet avec Walter Gross sous le nom Youth:Kill. Et autant vous dire que cette collaboration va faire beaucoup de bruit et c'est le cas de le dire au vu des premiers extraits et des compositions de Walter Gross. Des gros sons saturés mixés à des chants de blues et des grosses batteries. En gros : ca va faire mal.

"Rare moments I've compared to the end of the world
We've learned more than we asked for
Can't complain
It helps me maintain my sense of emotion to the brain"






"K-the-I??? - Little Did She Know"



"K-the-I??? - Lead The Floor"



"K-the-I??? - Cell-Shaded/Daydream/Nightmares"

samedi 7 février 2009

Mister Modo & Ugly Mac Beer


Liens :
-Myspace
-Discographie

J'avais commencé à écrire un billet sur une chanteuse Danoise du doux nom de Oh Land quand j'ai vu sur ma pile de CD un album que je n'avais pas écouté depuis un moment : "Mo Dougly Weird Stories" par le duo de producteur frenchy Ugly Mac Beer & Mister Modo (que vous connaissez peut-être sous leur nom de scène Breakbeat : DJ Diess & Deux Say).

On ne sait pas grand chose d'eux si ce n'est que ce sont de grands digger passionnés par les délires phychés. C'est avec surprise que j'étais tombé la première fois sur leur album "Mo Dougly Weird Stories", une pochette inquiétante mais magnifique, fourmillante de détails, et une liste de featuring pour le moins impressionnante : Mike Ladd, MF Grimm, Monster Island Czars (l'ancien groupe de MF Doom), Roughneck Jihad & D-Styles de Third Sight. Effectivement ça en ferait rêver plus d'un (et rendrait complètement indifférents d'autres). C'est donc avec une curiosité non dissimulé que l'on se lance dans l'aventure et le premier morceau donne tout de suite le ton de l'album, dialogues obscurs, et ambiance inquiétante et étrange mêlés à des coups de scratch bien sentis. C'est une bonne entrée en la matière pour ce qui va suivre : le morceau "Machiavelli Vs. Lao Tseu"; une boucle entêtante, une mélodie sinistre qui n'évolue que très peu mais le tout est très maîtrisé et servi par un Mike Ladd impérial.

Les morceaux fusent et on est très satisfait de ce que l'on entend, que ce soit l'ambiance très développée, les mélodies graves (Deathwish en est l'exemple criant avec son violon profond et sombre et les dialogues qui l'accompagnent), ou encore les invités très convaincants (en même temps Roughneck a déjà été décevant ?). Mais à l'écoute de cet album on ne peut s'empêcher de comparer le style de nos comparses à un géant de la boucle : MF Doom. Leurs styles sont très proches, on sent énormément l'influence qu'a eu le Villain sur le paysage musical que nous peignent Ugly Mac Beer & Mister Modo et on ne va pas s'en plaindre !

Depuis cet album le duo a opéré en solo pour des albums orientés breakbeat mais ils ont aussi sorti un mix album regroupant divers morceaux de Soul, Jazz & Funk ayant été samplés par quelques artistes Hip-Hop. On est donc pas surpris d'entendre des morceaux qui ont servis pour des compos de MF Doom ou encore de Public Enemy en passant par le Wu Tang. Plus récemment ils ont sorti un maxi "Modonut EP" pour préparer l'arrivée de leur prochain album modestement intitulé "Modonut". On y retrouve le morceau qui a écumé les ondes de Radio Nova, à savoir "Not Afraid" avec la chanteuse de Soul Jessica Fitoussi. Avec un morceau de cette qualité on ne peut qu'être impatient de mettre la main sur ce "Modonut" !








"Mister Modo & Ugly Mac Beer - When My Beat Goes"



"Mister Modo & Ugly Mac Beer - Not Afraid feat. Jessic Fitoussi "



"Mister Modo & Ugly Mac Beer - CB os CS ?"

mercredi 4 février 2009

Red Ants


Liens :
-Myspace des Red Ants
-Modulok sur Urbnet

Après ce petit instant de répit instrumental "doux" on repart sur quelque chose de plus sombre, de plus agressif ou comme le décrirait Modulok, le MC de Red Ants : "This is rap music, paranoid and aggressive / for schizophrenic bi-polar and maniac depressives". Vous voilà prévenus.

Vous l'aurez donc compris, je ne vais pas vous parler de l'espèce de fourmi du même nom (déçu ?) mais plutôt du groupe de Hip-Hop originaire de Toronto (quoique le parallèle entre les fourmis rouges et le groupe en lui-même peut être intéressant, on en discute plus tard si vous voulez). Revenons-en à nos moutons et plus particulièrement aux deux moutons enragés que sont Modulok et Vincent Price respectivement MC et Beatmaker du groupe Red Ants. A l'origine ce groupe était composé de Modulok et de Predaking mais ce dernier ayant été emprisonné avant la sortie du premier album, Modulok a donc demandé de l'aide à Vincent Price et on s'en réjouit finalement tant l'alchimie entre les deux est forte.

"You know one good thing about music is that when it hits you feel no pain except the pain I bring that tears and rips you"

Ils sortent leur premier essai solo en 2005 : "Phobos Deimos" (comme les deux fils de Ares dans la mythologie grecque, oui). Sachant que dans la mythologie Phobos incarne la peur panique et Deimos la crainte, ça annonce d'emblée l'ambiance qui va régner au fil de l'album. "Phobos Deimos" commence par le morceau "Cockroach Omen", où l'on entend un dialogue entre deux personnes, sûrement tiré d'un film obscur; on entend l'un d'eux dire qu'il se fait attaqué par des fourmis rouges. Le morceau se construit progressivement avec des samples du dialogue précédent répétant "Red Ants" sur des percus qui font penser à une marche impériale. Et ce n'est qu'une minute trente après le début du morceau que l'on entend pour la première fois Modulok; et ça colle parfaitement, son flow se pose sur le beat comme une abeille sur une fleur. Les productions de Vincent Price sont sombres, industrielles, remplies de samples vocaux et d'instruments de tous horizons (il y a même un xylophone sur le morceau "Symbiotic Killings Fields"). On a aucun mal à s'imaginer dans un monde obscur, post-apocalyptique, où l'on y conduit d'étranges expériences et parfois un monde plus étrange encore qui serait peuplé de zombies, un B-Movie bien gore en somme. Modulok se lâche, il nous parle de conspiration, du mal-être de la société chaotique qu'il nous dépeint : "As I watch tomorrow's world descending into flames"; mais non sans nous parler de sujets un peu plus "light".

"It's a strange life, but I didn't choose it
Can't make a living, might as well make music
At your job it would seem you're just a cog in a machine
Workin' your hands to the bones for another man's dreams
On your back they build their monetary wealth
At the expense of your sanity and health
But where would I find time to rap if not in this factory?
What would I rap about if not for struggle and misery?"


2008 a sonné le glas de leur retour, toujours aussi fracassant, toujours aussi sale et effrayant. Avec "Omega Point", ils prouvent une nouvelle fois de quoi ils sont capables, Vincent Price a amélioré sa production (qui était déjà très bonne) et affirme encore plus ce côté industriel V.S. Science Fiction. Quant-à Modulok, on prend plaisir à entendre ses punchlines, on sent qu'il a beaucoup bossé sur l'écriture mais son flow et son timbre ne sont vraiment pas pour tout le monde. Modulok est canadien, donc il a ce petit accent qui vient avec, et sa voix ne plaira pas à l'écoute. Néanmoins pour ceux qui feront l'effort, ils trouveront un excellent album, très sombre, à écouter dans un bunker pendant la 3ème guerre mondiale.

"The road to nowhere … it leads to me"





"Red Ants - Black Clouds"



"Red Ants - Dirty Space Alchemy"



"Red Ants - Blunt Objects (Live)"

dimanche 1 février 2009

Miles Senzaki


Liens :
-Myspace de Miles Senzaki
-Myspace de Leviathan Brothers
-Myspace de Mouse Kills Tiger
-Myspace de Senz of Depth

Je sais ce que vous allez me dire : "Il y a un peu trop de liens myspace pour cet article mon coco". Okay, c'est vrai, il y en a quatre, pour quatre groupes/artistes différents mais avec un point commun : Miles Senzaki qui fait partie de chacun d'eux. J'ai choisi de parler de lui plutôt que de son alter ego Senz of Depth (pseudonyme par lequel je l'ai connu) pour pouvoir vous montrer une vision d'ensemble de son oeuvre et style, pour montrer la richesse de sa musique qui puise ses origines aussi bien chez les Beattles que chez Jay Dee ou encore El-P.

Miles Senzaki est un peu un homme à tout faire, il compose sur synthés ou instruments, il joue de la batterie, il sample... A l'image de Flying Lotus, il a eu une éducation musicale très forte car son père était un joueur de Saxophone il lui a transmis sa passion.

Il est donc devenu batteur et commence à faire parler de lui (modérément hein mais un peu quand même) grâce aux divers groupes dans lesquels il officie mais aussi à son alter ego Senz of Depth. Il faut savoir que chacun de ses groupes/alter ego ont une approche différente de la musique, quand Senz of Depth est plus Hip-Hop/Musique Electronique, Leviathan Brothers est plus Modern Jazz/Pop. Quant-à Mouse Kills Tiger, ils ont un style encore différent, plutôt mélancolique et sombre; point important qui marque encore plus la différence avec les autres, il y a un chanteur.

Je dirai donc qu'il y a à boire et à manger dans la discographie de Miles, même si pour l'instant elle se limite à quelques albums pour Leviathan Brothers, un album pour Senz of Depth et un album gratuit à télécharger sur le myspace du groupe Mouse Kills Tiger (allez-y, c'est gratuit).

Justement, parlons un peu de son alter ego Senz of Depth avec lequel il a sorti le très bon "Boundary Waters" qui est résolument Hip-Hop mais en repoussant ses frontières comme l'ont fait auparavant DJ Shadow et El-P. On y trouve des instruments live, des percus puissantes (en même temps, c'est son domaine donc bon), des synthés "old" ou "vintage" comme vous voulez. On a parfois l'impression d'entendre un générique de série télé des années 80 mais fait avec une telle méticulosité que ça en est impressionnant. Ici pas vraiment de boucles, des sons en constante progression, il agrémente ses morceaux au fur et à mesure qu'ils avancent avec de nouveaux instruments, de nouvelles nappes, qui viennent se greffer au noyau comme par magie. Et je dois dire que le tout colle plutôt bien, et on prend beaucoup de plaisir mais on en redemande car malgré la qualité, l'album est plutôt court (34 minutes seulement).

Chose inhabituelle je vais commenter rapidement les vidéos ci-dessous. Tout d'abord je n'ai pas trouvé de vidéo-clip pour Senz of Depth, seulement ceux de Leviathan Brothers (et c'est déjà bien, voir très bien). Mention spéciale au clip du morceau "Dr. Werrenwrath's Prized Pupil" que je trouve fantastique, les images et le son s'accordent parfaitement, le montage vidéo est plutôt bon avec une dose d'humour. Et puis je ne parle même pas de celui de "Overture for Another Record".

On va lui souhaiter de continuer sur cette voie, mais il a l'air plutôt bien parti le bougre. Je dirai même qu'il a parcouru de nombreux miles ...





Leviathan Brothers - Dr. Werrenwrath's Prized Pupil



Hoboken Promises (Music by Leviathan Brothers)



Leviathan Brothers - "Overture for Another Record"

jeudi 29 janvier 2009

NoCanDo

Liens :
-Myspace
-Discographie
-The Patient EP

Voir aussi :
-Thavius Beck
-K-the-I???

Le voici, le voilà : NoCanDo, probablement un des meilleurs MC de sa génération. Il nous vient tout droit de L.A. ville aux nombreuses perles musicales et qui ne finira jamais de nous étonner. NoCanDo fait donc partie de ceux-là mais il fait surtout partie d'un collectif qu'on appelle le "Project Blowed" qui est une sorte d'atelier pour perfectionner le talent des artistes Hip-Hop à l'aide d'activités comme les soirées open-mics.

Le "Project Blowed" a été créé par Acelayone et accueille des artistes comme Busdriver, Riddlore?, 2Mex, Omid, Nobody et beaucoup d'autres. NoCanDo fait donc parti de ce collectif sous le groupe Customer Service qu'il forme avec 7 autres MCs.

NoCanDo est surtout connu pour ses battles qui sont impressionnants tant sa capacité à humilier son adversaire à coup de rimes fulgurantes est développée. Il s'est fait un nom en gagnant le battle de freestyle du Scribble Jam 2007 qui est une sorte de festival proposant des concours dans toutes les branches que l'on trouve dans le Hip-Hop (Emceeing, DJ, Beat-box).

En dehors de ses capacités de freestyle, NoCanDo a prouvé qu'il pouvait tenir la longueur sur un album et a confirmé ses talents de lyriciste hors-pair en sortant sur son propre label le CD-R "Walk The Void" entièrement produit par Thavius Beck & Subtitle (Labwaste). Déjà avoir un album produit par les deux génies que sont Thavius Beck & Subtitle est un signe de qualité indéniable, mais en dehors des productions, NoCanDo étonne par ses rimes assassines et son agressivité au micro qui colle parfaitement aux ambiances créées par le duo de producteurs. Il a aussi sorti un autre album (toujours sur son label et toujours en CD-R) intitulé "L.A. VS Hollywood" où on peut l'entendre rapper sur des instrus connues comme celle de "Crazy" des Gnarls Barkley ou encore le très risqué "Machine Gun" des Portishead et que dire si ce n'est qu'il s'en sort très bien ?

Parallèlement à ça, il fait plusieurs apparitions (toujours de qualité) sur les albums de ses comparses Blowedians comme "Young Dangerous Heart" et "Terrain to Roam" de Subtitle mais aussi sur l'album "Thru" de Thavius Beck et plus récemment sur le "Yesterday, Today and Tomorrow" de K-The-I ???

Be on the lookout !

"Bury the backstabbers
And body bag the bottom feeders
You don't want to fight
I'll make the war happen"

Mise à jour du 02/05/2009 : NoCanDo a mis à disposition un nouvel EP gratuitement, ça s'appelle "The Patient EP" et c'est disponible dans la section liens. Un bon petit EP qui vaut son vaut le détour donc ne vous privez pas !



nocando music video




NoCanDo VS Flawliss

mercredi 28 janvier 2009

Aether


Liens :
-Myspace
-Ecouter et acheter l'album Artifacts
-Lykke Li - Little Bit (Aether Remix)

Vous l'aurez remarqué, il n'y a pas de lien pour la discographie de Aether. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il n'en a pas vraiment. Pour vous dire même discogs ne recense pas son album Artifacts.

Tout ça ne nous dit pas qui est cet Aether, ni ce qu'il fait dans la vie (même si ça paraît plutôt évident). Aether de son vrai nom, Diego Chavez, nous vient du Texas et il opère déjà sous d'autres pseudonymes ou en groupe tels qu’A.M. Architect et Otic Angst. Son genre de musique ? Certains le considèrent comme de la musique électronique et d'autres comme du Hip-Hop (je suis de ceux-là). Le meilleur moyen de le savoir est de se faire sa propre idée. Mais après tout les étiquettes on en a ras le cul donc on va s'en passer.

Il s'est fait connaître (c'est un bien grand mot) en remixant un morceau de Lykke Li qui fut plutôt bien accueillit (encore une fois, tout est relatif). Suite à ça il a décidé de sortir une compilation de morceaux qu'il a composé au cours de ces 4 dernières années sous le nom d’Artifacts qu’il a choisi de diffuser sur internet (contre un paiement minimum de $8.99).

Venons-en au cœur du sujet : Artifacts est une petite perle de sampling, une excellente surprise de l'année 2008 sorti de nulle part. En exagérant je dirai qu'on peut le comparer à DeadRinger" de RJD2 sans pour autant en avoir le génie (oui "DeadRinger" est un album de génie). Aether décrit cet album comme une sorte de compilation de morceaux qu'il a composé de temps à autres, en hiver, en été, à 4 ou 5h du matin. Et malgré le fait que les morceaux sont plutôt différents les uns des autres on a tout de même une certaine homogénéité qui s'en dégage.

Qu'est-ce qu'on y trouve sur cet album donc ? Beaucoup de choses. L'album démarre bien par le très "Flying Lotusien" "Forgive Me" et on arrive très vite à "To Her" qui nous propulse dans la stratosphère. Le morceau commence doucement, on se doute de rien, et là paf : des snares dans touts les sens, un violon puissant et grave, certainement l'un des touts meilleurs morceaux. On arrive ensuite au très dansant "It Was" en passant par le très beau "Anywhere". Et puis on finit par arriver à "Autumn Pisces" et ses percus et rythmiques à vous rompre le cou. Et on pourra entre-apercevoir le style de Count Bass D sur le très court "Reflection". On passe un très bon moment jusqu'au bout et on est surpris de retrouver un sample vocal du groupe légendaire qu'est A Tribe Called Quest sur le dernier morceau. N'est-ce pas là un moyen de nous rappeler que cet album est bien Hip-Hop ?

Un producteur capable de très bonnes choses et donc à surveiller de très près. Stay tuned.

"Your minds are locked down like prison
Y'all really need to go lay down
Cuz positivity has risen"

lundi 26 janvier 2009

La Caution


Liens :
-Myspace
-Discographie
-Site officiel

Bienvenue dans le monde du Rap Français, vide, et peu innovant depuis de nombreuses années. C'est bien ce que l'on veut vous faire croire; dans l'ombre, quelques groupes œuvrent à son renouveau. Des groupes comme Psykick Lyrikah, L'Exécuteur de Hong-Kong, le collectif Kamasoundtracks ou encore La Caution apportent un vent nouveau à cette scène qui tourne en rond et qui a clairement perdu de sa superbe.

C'est donc avec un son différent que les deux frères Hi-Tekk et Nikkfurie, originaires de Noisy-Le-Sec comme ils se plaisent à nous le rappeler continuellement, ont fait leur place dans le monde du Hip-Hop Français et International. Ce qui caractérise leur son est dans un premier temps la complémentarité de leur flow, d'un côté Nikkfurie et son phrasé rapide à base de rimes dans tous les sens, de l'autre Hi-Tekk et sa voix d'ogre qui fascine et apeure. Ce qu'il faut noter dans un deuxième temps, c'est la qualité des productions de Nikkfurie. Il possède cette capacité à se renouveler sans cesse, et a toujours impressionné. Ses productions vont de gros sons teintés d'électro violente et de rock à des titres plus "cool" comme le tube "Thé à la Menthe".

"Mon son prostitue ton son jusqu’à l’accordage du string."

Ils commencent par quelques petits projets de-ci, de-là et finissent par sortir en 2001 un premier album : "Asphalte Hurlante" qui sera réédité en 2002 avec quelques inédits. Autant vous dire, cet album est un vrai attentat, une révolution du paysage Hip-Hop Français et ça fait mal, très mal. Alors on l'écoute une fois, puis deux et on se retrouve à l'écouter continuellement, chaque écoute apportant son lot de surprises, l'écriture parfois complexe des deux frères s'éclaircit et on est subjugué. Les thèmes évoqués sont plutôt classiques, la banlieue, la rue, mais ce n'est pas ce qui est intéressant, c'est la façon dont ils sont évoqués : avec classe et subtilité. Très peu de fausses notes pour cette album donc mis à part "Changer d'air" qui ne trouve pas vraiment sa place ici.

"Parfois c’est Hi-Tekk, souvent c’est du bon son,
parfois c’est NikkFurie, tout le temps c’est La Caution."

Suite à cet album les deux compères rejoignent leurs rivaux et amis TTC et Saphir des Cautionneurs pour former le collectif le groupe L'Armée des 12 et sortiront un seul album "Cadavre Exquis". On y retrouve donc nos amis Hi-Tekk et Nikkfurie au micro et à la production et ils prouvent une nouvelle fois qu'il faudra désormais compter sur eux.

"J’ai pris une décision décisive et sans omission,
Un vizir en visite en civil, dans ton officine un missile,
Face à leur inquisition civique noyée dans une piscine de ricine,
Mon rap bactéricide, bataricide rend risible ton tricycle."

C'est en 2005, après une période quelque peu creuse, que l'on voit réapparaitre La Caution avec un double album "Peines de Maures / Arc-en-ciel Pour Daltoniens". A ce moment là on entend beaucoup parler d'eux car le titre "Thé à la Menthe" a été choisi pour la B.O. du film "Ocean's Twelve" ce qui leur donne un (gros) coup de pouce sur le plan international. Parlons peu, parlons bien, revenons-en à ce double album; 31 titres en tout et il y en a pour tout le monde. "Arc-en-ciel pour Daltoniens" est un peu le petit frère d'Asphalte Hurlante, on y retrouve les mêmes sonorités, les mêmes délires sonores remplis de samples furieux et nerveux à l'image de "Code Barre". Contrairement à "Peines de Maures" qui se veut plus accessible, avec notamment des morceaux comme "Thé à la Menthe". Avis mitigé donc car d'un côté on a l'excellent "Arc-en-ciel pour Daltoniens" et de l'autre le passable "Peines de Maures". Mais La Caution reste La Caution et les fans se tourneront vers des titres comme "Connasse", "Comme un sampleur" et "Code Barre" qui explosent à la gueule.

Depuis ils restent plutôt tranquilles mis à part une participation à l'album des Cautionneurs et un album de remix. Mais 2009 marquera le retour du duo, qui s'en aucun doute sera fracassant.

"Ce livre semble long et contient de longs blancs,
Aucune page n’indique cette soit disante visite du Mont Blanc !
Ce livre ne se lit qu’une fois et dans un seul sens,
Le libre-arbitre définissant le contenu de la page suivante…"





La Caution - Aquaplanning



La Caution - Code Barre



La Caution - Casquettes Grises

samedi 24 janvier 2009

Edan


Liens :
-Myspace
-Discographie
-Site officiel
-Radio Show Vol. 1

Amis d'un rap novateur accroché à des racines telles que le Rock n' Roll psyché des 60's et le Hip-Hop des 80's, Edan est fait pour vous.

Ce Bostonien est considéré comme un des artistes Hip-Hop les plus innovants de ces dernières années. Il est à la fois DJ, producteur et MC, il compose ses albums de A à Z et invite à l'occasion quelques amis "to rock the Mic" comme Percee P, Mr. Lif ou encore Insight.

Il a commencé sa carrière en sortant de nombreux maxis avec entre autres, le renversant "Sing it Shitface" usant du reverb à outrance et de punchlines hilarantes sur une mélodie entraînante. Edan commence à faire parler de lui mais c'est en 2002 avec la sortie de son premier LP "Primitive Plus" que l'on commence à reconnaître son talent. Un album dans la lignée de ses maxis, un hommage au Hip-Hop des 80's à coups de samples brise-cou et toujours ce flow caméléon qui s'adapte à n'importe quel rythme. Il joue avec les mots, utilise des métaphores complexes et conserve son humour qui fait souvent mouche. Edan a indéniablement prouvé avec cet album de quoi il était capable, des morceaux très "grand public" et d'autres moins accessibles.


"
Ooh, I love farting in the bathtub, at clubs, at home
On the road, in your face unload, in your eyeball
Fart while walking on the sidewalk, after nightfall
To the point you spray lights all, despite all the things
That the people might say, I grab my genitals and tell'em have a nice day"

Après quelques prods et apparitions par-ci, par-là, pour entre autres : Mr. Lif, Insight, Time Machine et j'en passe ; il décide de sortir en 2005 son second album : "Beauty and the Beat". Et là, et là ! C'est une PUTAIN de claque méchante, ça part dans tous les sens, un album sous LSD, des sons psychés à retourner le cerveau. Il possède toujours cette capacité à renouveler sa gamme de compositions, il a énormément changé, fini les lyrics foutage de gueule, ici il conserve son humour mais de façon plus subtile. Cet album est un grand voyage, une sorte de conte comme le suggère le morceau "Promised Land" marqué par son violon pleurant et sa guitare en fond avec Edan narrant une aventure fantastique supporté par un reverb rendant le tout cosmique. On imagine bien Edan voler de planètes en planètes avec un arc-en-ciel se formant à son passage.

Edan
étant très discret on ne sait que très peu de choses sur son prochain album, mais il nous étonnera à coup sûr comme peut en témoigner le morceau "Saggitarius Rap", seul extrait du futur qu'il nous réserve.

"Well it's the rap beautician
The facts you listen
I blast through rhythms like hash through your system
True in love and wisdom
Well off and witty
Using God's sleeve to wipe the hell off the city"

Mise à jour du 02/05/2009 : Edan a finalement refait surface en lançant son radio show. Pourquoi me direz-vous ? "Just cuz he can". Comme d'habitude vous savez où trouver le lien !





Edan - Mic Manipulator



Edan & Mr. Lif - Making Planets (Live)



Edan - Fumbling Over Words That Rhyme

mercredi 21 janvier 2009

Thavius Beck


Liens :
-Myspace
-Discographie
-Give Us Free, album gratuit estampillé HipHopCore
-Dates de sa tournée Européene 2009

A voir aussi :
-NoCanDo
-K-the-I???

Par qui commencer ? Il faut donner un grand coup, il faut que ça fasse mal pour une première fois. Qui d'autre que Thavius Beck pour remplir cette mission ?

Ok c'est bien, mais c'est qui ce bonhomme ? Il est beaucoup de choses pour certains et rien pour d'autres. Plutôt destructeur que créateur, il est spécialiste des sons destructurés aux BPM affolés. Des compositions teintées de Hip-Hop, d'Eléctronique, de Rock et de sons futuristes. Mais au milieu de ses
créations post-apocalyptique, il n'oublie pas la mélodie qui est toujours très travaillée, remplie de nappes envoûtantes et déchirantes, sombres et sales.

Plutôt connu sous son nom Thavius Beck, il nous affole aussi sous le pseudonyme d'Adlib avec lequel il a commencé ses expériences. Mais là où il impressionne le plus c'est sur ses albums : Decomposition et Thru, ainsi que sa collaboration, déjà culte, avec le rappeur au flow robotique Subtitle (aka Giovanni Marks) en tant que Labwaste.

Ses albums sont toujours difficiles d'accès et dévastateurs pour des oreilles non entraînées. A la première écoute de Decomposition on est détruit, on se prend une grande baffe dans la gueule, on est pris de vertiges. Rebuté, il ne faudra pas abandonner, car la magie se dévoilera plus tard et c'est le signe de grands albums.

Thavius Beck faisant son chemin, il s'oriente de plus en plus sur des morceaux dansants et plus accessibles (tout en restant dingues) tout d'abord en 2005 avec Labwaste - "Zwarte Achtegrond" (vous aussi vous n'arrivez pas à le prononcer ?), sorte d'album de Hip-Hop mutant sorti de la stratosphère. Puis en 2006 avec l'album Thru qui nous indique que la traversée du tunnel lugubre touche à sa fin, qu'il est parvenu à sortir de son trou.

Depuis Thavius nous gratifie continuellement de nouveaux morceaux sur son myspace et ne chôme pas. Il produit pour Busdriver, Saul Williams, Giovanni Marks et plus récemment pour K-The-I???. Il prend aussi le temps de remixer des artistes comme Nine Inch Nails et Daedelus.

"Who really knows what's in store for us all ? / Will we break down our walls or succumb, run and fall ?"


Thavius Beck - To Make Manifest